Le Dr. Gianvittorio Tommasi, chirurgien vasculaire, est arrivé à la demande du Centre Hospitalier Princesse Grace pour mettre en place une activité de chirurgie vasculaire.  Il expose les problèmes que peuvent rencontrer les femmes au niveau des membres inférieurs.

Il présente quelques notions d’anatomie des membres inférieurs, notamment au niveau des veines. Il parle de la continence des veines, en imageant la continence des veines par l’évocation de vaisseaux rigides, sans mécanisme anti-reflux, par la force de la gravité, on aurait tout le sang dans les pieds quand on est debout ou le sang dans la tête si on était en sens inverse.

Chaque contraction du mollet donne un effet de pompe et permet au sang de remonter. Il y a environ 149 veines dans un mollet. A l’intérieur des veines il y a des valves qui permettent le système anti reflux.

On vient au monde avec un capital veineux que l’on doit gérer tout au long de notre vie. Certains facteurs peuvent modifier la « continence » des jambes. Sont également impliqués certains facteurs de risque comme le surpoids, l’HTA, le tabac, la sédentarité.

Si la veine se dilate, les deux battants s’éloignent et le sang a tendance à renvoyer le sang en aval de la valve, cette action répétée favorise les varices.

Tout pathologiquement est varice mais à différents niveaux, avec des risques croissant en fonction de la taille des varices.

L’insuffisance veineuse est une maladie fonctionnelle chronique, avec des complications plus ou moins sévères, des implications esthétiques, qui impliquent un coût sanitaire. C’est une pathologie très fréquente.

Les varices opérées reviennent de moins en moins, d’où l’importance de les opérer précocement.

On doit agir sur la prévention : on a des moyens de diagnostiquer de façon précoce.

La consultation est le cœur de la prise en charge de chaque maladie y compris l’insuffisance veineuse.

On a des tests pour voir la façon dont les veines se remplissent. L’écoute des patients nous renseigne dans un premier temps.

Echo-doppler couleur. La couleur est fonction de la direction du flux sanguin : rouge, le sang vient vers vous, bleu, le sang s’éloigne de vous.

On peut faire également une phlébographie dans certains cas.

Mini invasive : c’est un concept important, on enlève le moins possible, on enlève que les veines malades, avec un geste le plus délicat possible. On ne met pas de bande élastique mais des bas de contention. 2 types de patients : l’actif ou le patient un peu plus douillet, qui préfère s’arrêter.

  • Hémodynamique : on va chercher cliniquement les morceaux de veine ou les veines qui ne sont pas malades.
  • Esthétique : la demande est de plus en plus importante, y compris chez les hommes.

La technique chirurgicale

Il faut choisir avec le patient ce qui est le mieux. Il y a les phlébologues qui peuvent proposer des sclérothérapies, qui ne sont pas optimales pour traiter correctement la veine, au contraire de la chirurgie. La sclérothérapie peut venir en complément.

Chaque varice est unique

L’écho marquage préopératoire est obligatoire.

Les petites lésions ne constituent pas une maladie. Ce n’est pas très esthétique mais pas dangereux.

Il peut y avoir une dysfonction génétique du réseau variqueux.

SI ça revient, il se peut que l’on n’ait pas piqué dans le bon sens.

Ou le réseau s’est bouché. La douleur des jambes n’a rien à voir avec ces petits vaisseaux qui éclatent.

Tout ce qui ne fait pas travailler la pompe musculaire favorise la tension à l’intérieur des veines.

Que faut-il faire pour avoir des belles jambes ?

  • Lutter contre l’excès de poids, notamment au niveau du ventre
  • Il faut pédaler
  • Il faut danser
  • Il faut skier sauf si on a des varices très importantes sur la face intérieure du tibia
  • La course à pied n’est pas le top, la colonne de sang dans les veines fatigue la paroi des vaisseaux
  • La marche rapide convient mais avec de bonnes chaussures (souplesse sous le talon)
  • La contraction musculaire est très importante : il faut muscler les jambes
  • La natation est idéale : bénéfice de l’hydro-massage sous l’eau
  • L’acquabike est idéal
  • L’acquagym est également recommandée

Se chausser

  • Les ballerines : peu recommandées,
  • Les talons : idéalement 4 cms.
  • Pieds nus : c’est très bien

Le chauffage au sol : certains sont adaptés.

La contention élastique

  • Chaussette : à bannir (mauvais sur le plan hémodynamique), mais certaines chaussettes pour le sport sont bien.
  • Bas de contention ou collants : mieux que
  • Les chaussettes, mais attention à la zone élastique, prendre des bas de contention en micro fibres (mais chauds en été) ou en coton qui permet à la peau de mieux respirer.

Drainage lymphatique manuel

2 types avec la botte pneumatique ou massage manuel à privilégier avec un bon kinésithérapeute.  Il faut qu’il soit indiqué, prescrit par un bon médecin.

Le meilleur diurétique est l’eau : il faut boire beaucoup d’eau dans la journée, plutôt plate, loin des repas et surtout le matin. L’effet diurétique est moins important si l’on boit pendant les repas. Essayer de boire de l’eau non salée
Phytothérapie, veinotonique à base d’Hamamélis ou de marrons ou de fruits rouges ou de vigne rouge : recommandés. Regarder dans les produits de phytothérapie, le pourcentage de principe actif. IL en faut au moins 14%.

Conclusion

Il n’y a pas d’autre traitement efficace que la chirurgie si on a de vraies varices.

S’il s’agit de petits vaisseaux : sclérothérapie (moins chère et plus efficace que le laser) ou laser (plus cher) efficace de façon limitée uniquement sur certains vaisseaux.

Les techniques de chirurgie aujourd’hui doivent être le plus précoces possibles, le moins invasif possible, et esthétiques tout en préservant le capital veineux.